Le présentiel, milieu naturel de l’enseignant
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Le présentiel place le plus souvent l’enseignant au centre du dispositif.
Traditionnellement, l’enseignant a une posture magistrale. Sa fonction traditionnelle est de détenir le savoir et de le transmettre. Cela a déterminé la configuration spatiale des salle de cours. Même si il n’est plus exactement sur une chaire, l’amphithéâtre ou la salle de classe usuelle le place au centre de l’attention.
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Le présentiel habitue l’enseignant à réfléchir ses activités de manière synchrone.
La conséquence directe de la présence est de planifier des activités pédagogiques qui se déroulent pendant les créneaux horaires de la séance de cours. C’est le moyen le plus direct de contrôler l’activité de l’étudiant. En dehors de ces créneaux, savoir ce que fait l’étudiant est complexe.
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Les interactions dans le présentiel privilégie la communication orale et corporelle.
Le présentiel est l’espace privilégié de l’interaction avec l’élève. Il s’agit de capter l’attention sur le contenu du discours de manière orale, gestuelle, corporelle. Inversement, l’enseignant aura a sa disposition tout un ensemble de signaux non-verbaux pour jauger du degré de compréhension ou d’acquisition des élevés ou communiquer avec eux.
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Le scénario pédagogique est la plupart du temps implicite, il se résume souvent au plan du discours de l’enseignant.
La souplesse de la forme orale donne lieu à une organisation et une préparation particulière du cours requis en amont. Elle offre une sorte de ≪ liberté ≫ pour l’expert du contenu qui peut jusqu’à aller vers une sorte d’improvisation. Dans ce cadre, l’enseignant est en mesure de maitriser le déroulement de l’apprentissage in situ. Le travail de l’enseignant et a fortiori de l’expert se concentre donc moins sur le contenu qu’il maitrise déjà que sur la communication elle-même. Formaliser le déroulé de la séance en présentiel autrement que par le contenu semble donc facultatif car l’enseignant gère les interactions “en live”.
La distance, une autre façon d’enseigner
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La distance place plus souvent l’apprenant au centre du dispositif.
L’absence des interactions liées au présentiel place l’enseignant dans une autre posture où il doit davantage se mettre à la place de l’apprenant pour anticiper ses difficultés. De même la réussite de l’apprenant sera davantage liée à son autonomie. Il aura à autoréguler son apprentissage, à déterminer le temps et l’organisation attribué à chaque tâche qui est prescrit habituellement par le présentiel.
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La distance habitue l’enseignant à réfléchir ses activités de manière asynchrone.
La conséquence directe de la distance est de contraindre l’enseignant à planifier des activités pédagogiques qui ne se déroulent pas à des créneaux horaires fixes. Le public de la distance n’est pas un public captif, il s’agit d’un public plutôt hétérogène où chaque personne a ses propres contraintes de temps. Ainsi, il faut prévoir des travaux qui se déroulent sur des plages horaires plus étendues que les séances en présentiel. Ponctuellement, les activités synchrones sont possibles, mais elles doivent être planifiées à l’avance.
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Les interactions dans le distanciel privilégie la communication écrite et multimédia.
La distance renforce le rôle dévolu au support de cours dans le sens où il doit davantage guider l’apprenant qu’en présentiel où l’enseignant sera par définition présent pour vérifier que le contenu est bien assimilé. C’est pourquoi le support de cours en présence et à distance est différent. Un diaporama en complément d’une séance présentielle sera approprié, mais ne conviendra pas pour de la distance. Inversement, un polycopié exhaustif peut faire redite pour de la présence. De plus, le multimédia peut s’avérer un complément ou un substitut efficace à l’écrit. Par exemple, il permet de mieux comprendre l’intention de l’enseignant grâce au son de la voix ou de visualiser plus efficacement un mécanisme dans l’espace.
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Le scénario pédagogique est souvent explicite, il prend en compte l’ensemble des dimensions du dispositif.
L’hétérogénéité du public amène l’enseignant à devoir formaliser sa démarche davantage qu’en présentiel, en y incluant non seulement le plan du cours, mais aussi :
-les objectifs de formations
-les approches pédagogiques
-les activités prévues synchrones et asynchrones
-les ressources à disposition
-les modalités d’évaluation
On parlera à ce moment là de scénario pédagogique plutôt que de plan de cours, car on y inclut plus de d’éléments qu’en présentiel. Bien que le présentiel bénéficie d’une scénarisation, la distance impose une formalisation plus poussée en raison de l’absence de l’enseignant et de la médiatisation par des moyens technologiques.